Les 12 commandements

Le Seigneur d’un grand et beau Royaume se désespérait du comportement des habitants qui vivaient sur les terres qu’Il leur avait données.

 S’adressant à son fidèle Serviteur, il lui disait : « Comment cela est-il possible ? Pourquoi ne sont-ils pas plus avancés sur le Chemin ? Nous leur avons pourtant fait parvenir en temps utile les 12 Règles qui régissent la Vie en mon Royaume ! »

« Non, pas les douze » corrigea le serviteur « Ils n’en ont pour l’instant reçu que 11 ».

« Onze seulement ? Et pourquoi cela ? » dit le Seigneur.

« Les 10 Paroles leur ont été transmises par le grand Messager, quant au grand Commandement, c’est ton Fils en personne qui le leur a révélé. Mais ils ont  - semble-t-il - les plus grandes difficultés à mettre les 10 Paroles en pratique et le grand Commandement quant-à lui n’est toujours pas en usage. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’envoi de la 12è Parole a été suspendu ».

« Les 12 Règles sont un Tout » répondit le Seigneur « On ne peut les séparer. Pour que Mon Ordre règne dans mes Royaumes, il faut que les douze Règles y soient reçues, comprises, acceptées, intégrées et appliquées par les hommes qui y vivent. Aussi je te demande de faire parvenir la douzième Parole aux habitants de ces terres incomplètes afin qu’ils disposent de l’intégralité de Ma Loi ».

« Qui dois-je charger de la mission de leur porter la douzième Parole ? » demanda le Serviteur.

« Après le grand Messager et mon Fils bien-aimé, pour porter l’ultime Parole, je choisis le Messager sans-Nom, qu’on appelle aussi le sans-Trace. Maintenant, va » répondit le Seigneur.

Le Serviteur demanda alors qu’on fît chercher le Messager sans-Nom (qu’on appelle aussi le sans-Trace) et lorsqu’il l’eût rencontré, il lui confia le précieux parchemin sur lequel était calligraphiée la douzième Parole, avec pour mission de le faire parvenir aux habitants du Royaume.

Le  Messager sans-Nom  prit le précieux parchemin et chevaucha en direction du Royaume. Parvenu en lisière de la sombre forêt qui le borde, il sortit de son carcan une flèche, enroula le parchemin autour de la flèche, installa la flèche sur l’arc, banda celui-ci aussi fort qu’il le put et tira puissamment.

La flèche se ficha aux pieds d’un mendiant auquel personne ne portait attention.

Le mendiant vit le parchemin autour de la flèche plantée à ses pieds.

Il le déroula et lut.

Sur le parchemin était écrit : « Bénissez-vous les uns les autres ».

« Par toi se béniront tous les clans de la terre » (Genèse 12, 1-4)